La table d’autopsie virtuelle, aussi appelée « Inside Explorer », est une toute nouvelle interface d’imagerie médicale en 3D, développée par des chercheurs suédois. Conçue à l’origine pour les autopsies médico-légales, elle a très vite été adaptée pour ses atouts pédagogiques. D’un usage facile et intuitif, cette table multitouch ouvre une nouvelle ère dans les pratiques médicales, et, plus largement, dans le partage des connaissances. Elle innove à de nombreux égards, en mettant à portée de tous l’exploration du corps humain, en transformant nos rapports avec les données médicales et en favorisant le travail collaboratif.
Une révolution dans le secteur médical
Déjà utilisée avec succès en complément des autopsies traditionnelles, elle ouvre la voie à des observations jusqu’alors impossibles parce qu’elles nécessitaient l’usage d’opérations lourdes. Les limites du corps humain ne s’appliquent plus : tout ce qui peut être scanné peut ensuite être visualisé sur cette table, et devenir la base virtuelle de cette expérience interactive. Cela signifie que les bases de données médicales dont disposent les hôpitaux peuvent être exploitées. Aussi, les détails peuvent être isolés et agrandis au besoin, l’anatomie peut être examinée sous toutes ses coutures, quelle que soit la complexité.
Enfin, une fois que le scalpel a été remplacé par le scanner, il n’y a plus besoin d’ouvrir un corps pour établir la cause du décès ou de la maladie. L’identification des blessures et plus facile et le processus est considérablement accéléré.
Un champ de possibilités toujours plus vaste
Ses usages sont multiples, car elle peut servir de support pratique à des professionnels, mais aussi en tant que support de formation des étudiants, ou comme outil d’exposition dans les musées. Ces institutions peuvent aussi se procurer de nouveaux modèles à étudier, en scannant leurs propres spécimens ou en établissant des partenariats. Concrètement, cela veut dire qu’un musée pourra par exemple utiliser cette nouvelle technique pour étudier la texture d’une météorite ou le processus de momification. Son intérêt scientifique s’étend donc loin au-delà du champ de la médecine.
Une révolution dans la production et la transmission des connaissances
C’est à une véritable démocratisation de la connaissance du corps humain que l’on assiste, puisque la surface tactile fonctionne avec des gestes simples et qu’elle ne requiert aucune formation ni connaissance médicale. Elle permet également de mettre à la portée de tous des images du corps humain auxquelles n’avaient accès que les médecins, et délocalise les lieux d’apprentissage.
Cette capacité de chaque institution à produire ses propres données est d’ailleurs ce qui rend l’interface si performante. Le système collaboratif permet de mettre régulièrement à jour la base de données au fur et à mesure que les contenus sont créés. La clé de voûte de ce système est un portail numérique qui permet d’interagir avec les autres utilisateurs, notamment en partageant du contenu et des connaissances médicales, ou en mettant à leur disposition des cas médicaux. Alors que les supports tactiles en milieu médical sont de plus en plus répandus, il n’y a plus besoin de se déplacer en hôpital ou en laboratoire pour étudier le corps humain. En effet, les éléments scannés sont partagés numériquement, de manière à permettre à chacun d’accéder à l’information et de proposer son propre contenu depuis le portail.
Nous sommes donc en présence d’une technologie en développement constant, qui révolutionne la société de plusieurs manières. Sa capacité à permettre toujours plus d’appropriation et d’interaction devrait en faire très rapidement un support de travail et d’étude privilégié.
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